La méthode la plus répandue est le GAP, Groupe d’Analyse des Pratiques de Balint. Plus que de guider les professionnels comme un expert, l’analyste des pratiques y intervient en vue d’instituer une dynamique de réflexion des professionnels quant à leur pratique. Il les invite à prendre du recul sur les éléments cibles mis au travail lors des séances, qu’il s’agissent de mettre à l’étude un cas particulier ou les mouvements transférentiels de toute une équipe dans la dynamique relationnelle avec les usagers ou l’institution ; c’est l’accession de chacun à une posture réflexive qui est la visée principale de l’analyse des pratiques.
 
Plus concrètement, un ou des participants apportent la matière première de ce qui donne lieu à une réflexion, une mouvance d’équipe. Travailler en petit groupe est un atout favorable à la libre association. Un cadre chaleureux et contenant invite plus simplement les participants à dire ce qui leur vient à l’esprit, ce qui dérange ou pose problème dans la relation à l’autre et notamment à l’usager.
 
L’analyse des pratiques permet aux professionnels d’évaluer leur implication subjective et la teneur de leur engagement dans le lien à l’autre dont ils s’occupent. Elle ouvre un espace où s’offre la possibilité de co-construire le sens de sa pratique, de ne plus rester seul devant les difficultés. L’analyste peut, si la situation le nécessite, conduire un professionnel ou une équipe vers la prise de conscience de mouvements transférentiels parasites se révélant lors de situation de crises ou de tensions, relevant de mouvances inconscientes aisément perceptibles lorsqu’elles sont observées de l’extérieur. Il s’agit de repérer des répétitions de fonctionnement, des analogies dans les situations, ou de repérer des processus parfois trop répressifs conduisant à la sclérose de certaines problématiques.